Chapitre 33 : Prochaine arrêt : La gare.

Moi : Par où allons nous passez Nina ?
Nina : Comment cela ?
Moi : Par quelles villes allons-nous passer ? Je te parle de l'itinéraire.

Cela m'intriguait un peu. Je voulais la tester pour voir si elle ne nous emmenait pas dans un trou perdu.

Nina : Je ne suis pas un moteur de recherche, je ne suis pas Google Maps moi.
Moi : Mais comment peux-tu être sur du train que nous allons prendre ?
Nina : Parce que j'ai déjà fait ce trajet plusieurs fois, surtout que ma mère Catherine habite là-bas.
Moi : Ah, elle n'habite pas à la plage ?
Nina : Ca, c'est juste une villa pour les vacances d'été.
Moi : Parce qu'il n'y a pas que ça ?
Nina : Bien sur que non, ma mère prévoit tout. Pour l'automne, elle vit dans ce quartier où nous allons. En hiver, pendant les vacances des fêtes, elle part soit avec Quentin son petit ami, soit avec ses copines dans son chalet à la montagne, au sud ouest du campus.
Moi : Et bien, je vois que ta mère adore voyager, profiter de chaque saison. Et pendant le printemps ?
Nina : Elle retourne au quartier de l'automne, nommé Oldville.
Moi : Oldville ? Pourquoi Old ?
Nina : Old veut dire vieux en anglais il me semble. C'est un quartier parfait pour les personnages âgées.
Moi : Mais ta mère est plutôt jeune, non ?
Nina : Je me doutais qu'un jour on allait me dire ça. Les apparences sont trompeuses Silver.
Moi : ...
Nina : Et oui, tu l'auras compris. Il n'y a pas qu'avec ma mère, il y a aussi avec Lucas que les apparences sont trompeuses.

Tous les deux m'embrouillaient la tête. Quand j'étais avec Lucas, il me faisait comprendre exactement la même chose envers Nina. Sauf que elle, elle le montrait, elle le confirmait. Et en y réfléchissant, on dirait qu'elle a toujours fait exprès de confirmer les aveux de Lucas sur son égard. Quant à lui, il a toujours été mystérieux après tout, mais paraissait tellement sincère. Toute cette histoire m'embrouille, pourquoi n'ai-je pas tout simplement une vie meilleure ? Pourquoi mon père est mort dans cette accident ? Comment ma mère a-t-elle pu me faire un coup pareil en se pointant dans le seul est unique endroit où je voulais être tranquille, le campus ? Pourquoi n'ai-je pas de sorties entre de vrais amis, entre de vraies copines régulièrement, comme les autres ? Les autres ... Ils me manquent ... Ceux dont j'ai laissé derrière moi, dans ma maison. Ceux dont ma mère a laissé derrière elle en venant ici. Et pourquoi me compliquer la vie avec ces histoires de cœur, de garçons ?! Au pire, je devrais être en couple avec le célibat, comme ça je n'aurai aucun problème. Car les couples ont des problèmes que l'on n'a pas quand on est célibataire. Les chocolats ne sont rien que pour nous. Aucun partage.
Juste pourquoi tout ça ? Telle est la question. Je n'ai rien demandé, j'ai toujours été aimable, honnête, gentille. Je ne dirai pas non plus un tas d'autres adjectifs de ce genre, je ne voudrais pas faire ma narcissique, mais ... J'ai l'impression de vivre un cauchemar depuis un bon moment. Même ma moyenne générale en prend un coup.

Moi : Assez parler de ça. Je te crois.
Nina : Je ne t'ai pas demandé de me croire, ou de ne pas me croire tu sais. Tu fais ce que tu veux, je veux juste te montrer qui est vraiment Lucas.
Moi : J'espère juste que tu as raison cette fois-ci Nina, j'espère que tu ne me feras pas un sale coup, sinon ...
Nina : Sinon quoi ? Je n'ai jamais été une gamine comme tu le crois. Peut-être le comprendra tu bientôt quand tu sauras la vérité, en commençant par parler à la Grand-mère de Lucas.
Moi : Et elle s'appelle comment ?
Nina : Cécilia.
Moi : Très bien.

On prit le bus, qui nous emmena à la grande grille du campus, à l'ouverture. Et on quitta finalement celui-ci.
On appela un taxi pour se rendre à la gare. Nina avait de l'argent sur elle, étant donné qu'elle a été viré, elle a pu reprendre sa vie là où elle l'avait laissé. C'est un peu comme si moi je retournais dans ma propre maison, et les autres de mon quartier. Mais comme depuis un certain temps, je ne me souviens plus de leur nom, juste leur aspect physique, ah si seulement je n'étais pas une tête en l'air ...

20 minutes s'écoulèrent. Et quelle magnifique gare avions nous devant les yeux.
On rentra à l'intérieur, et le train que nous allions prendre était le G10. Drôle de nom pour un train. Ils avaient tous une lettre et un nombre, pas comme chez moi. Car chez moi était indiqué le nom des villes précisément.

Moi : Il arrive dans ... 28 minutes ce train ! On est super en avance !
Nina : Ne t'inquiète pas, il y a un air de repos à l'ouest, avec des distributeurs. Tiens voici de la monnaie. J'en ai donné aussi à Chloé.
Chloé : Et où sont les toilettes s'il te plaît ?
Nina : Tu vois où les trains arrivent ?
Chloé : Oui ?
Nina : Tu vois les escaliers à chaque bout ? Juste à côté de chacun d'eux se trouve une porte. Ce sont des toilettes publics même si ce n'est pas indiqué. Pense à bien nettoyer et... Euhm, fais comme tu veux. Car de temps en temps, ce n'est pas propre.
Chloé : Vu la splendeur de cette gare, je doute qu'elle ne le soit pas !
Moi : Attend moi Chloé, je vais t'accompagner !
Nina : Bon et bien je vous attend près des distributeurs, j'ai un petit creux !
Moi & Chloé : D'accord !

On partit en direction des toilettes. Chloé rentra. Je n'en avais guère envie. Mais tout d'un coup, on me prit par le bras, et je fus emmené dans une pièce. La personne avait le visage bandé, je ne savais pas qui c'était.